Une filiale de « Gazprom » fait faillite en Ougrie

16/10/2020

Pour la première fois, une filiale de « Gazprom » fait faillite en Ougrie

La politique de la compagnie « Gazstroy », entrepreneur général de la société « Gazprom », menace de mettre en faillite la « petite-fille » ougrienne du monopoliste du gaz. Selon une source de la rédaction, les dettes de « Iougorskremstroygaz » ont franchi la barre du milliard de roubles et, au sein de l'entreprise, dont le nombre de salariés dépasse les 1 000 personnes, on s'attend à d'importantes réductions de personnel. Les experts n'excluent pas que Iougorsk devienne rapidement un point de tensions sociales en Ougrie. Les spécialistes estiment que les mesures de reconversion professionnelle des gaziers, au profil spécialisé, ainsi que les autres propositions du Bureau du Travail seront probablement inefficaces. Les participants au marché de fourniture de gaz tendent à rendre responsable ce qu'ils considérent être l'inaction des pouvoirs locaux et du directeur de « Gazprom Transgaz Iougorsk », . Piotr Sozonov. La situation, d'après nos interlocuteurs, se complique encore du fait que Gazstroy préfère souvent céder les contrats aux entreprises enregistrées en dehors de la Région Autonome. La situation est reconnue comme critique et le gouverneur de l'Ougrie, Nathalie Komarova, s'en est déjà mêlée. Aujourd'hui, les entreprises locales de maintenance des réseaux gaziers mettent tous leurs espoirs dans ses négociations avec Miller. Aussi, on s'attend à de l'agitation dans la région à la veille des élections présidentielle en Russie.

La compagnie « Gazstroy », entrepreneur général de la société « Gazprom » en Ougrie et liée au groupe « Tachir » de Samvel Karapetyan, a pratiquement « exclu » les entreprises régionales de la gestion des sites « transgaziens »de transit du gaz. Aujourd'hui, les compagnies qui assurent traditionnellement la maintenance technologique des installations et des gazoducs de « Gazprom Transgaz Iougorsk » dans les régions de Soviet, Berezov et Oktiabr, sont au bord de la faillite. Les employés d'un certain nombre d'entreprises sont déjà tombés sous le coup des réductions de personnel et les autorités du district cherche un moyen pour sortir de cette situation.Cette situation de pré-banqueroute figure au centre des réunions anti-crise entre la dirigeante de la région, Nathalia Komarova, et le PDG de « Gazprom Transgaz Iougorsk », Piotr Sozonov. « La situation de cette entreprise est proche de la catastrophe. 1 400 salariés courent le risque de se retrouver, littéralement, à la rue. D'après nos données, la dette globale de l'entreprise dépasse le milliard de roubles. Dans cette situation, la position du « Grand Gazprom » n'est pas totalement claire. Pourquoi enterrer et mener à la banqueroute des entreprises régionales, y compris sa propre « petite-fille » ?! Pourquoi traiter avec des entreprises d' autres régions », s'interroge l'un de nos interlocuteurs, bon connaisseur du dossier.

Selon les données du site web « Kontour.Fokus », 99 % de « Iougorskremstroygaz » appartient à « Gazprom Transgaz Iougorsk » et 1 % à une organisation syndicale de la compagnie mère. Comme le remarquent des sources de la rédaction au sein de la filiale ougrienne, il y a plus de dix ans, une autre filiale de « Gazprom Transgaz Iougorsk », « Gazprom Tsentremont », assurait déjà, en fait, le contrôle d'une entreprise en situation de pré-banqueroute.

Pendant ce temps, chez « Gazprom Transgaz Iougorsk », on ne se soucie apparemment pas plus du destin de « sa petite-fille » que de celui de ses partenaires de longue date . Déjà, en mars 2017, d'après notre source, plus de 100 personnes de « Iougorskremstroygaz » avaient été licenciées.

- « Iougorsk deviendra très probablement et rapidement le point le plus noir de la région autonome de Khanty Mansiysk suite au licenciement massif de salariés ayant un profil très spécialisé.Les sessions de recyclage des cadres ou les autres propositions du Bureau du Travail [1] n'aideront pas et seront même tout à fait inefficaces.Il n'est pas exclu que l'on veuille mener l'entreprise à la banqueroute. Ce faisant, les pouvoirs locaux, en la personne du maire de Iougorsk Raïssa Salakhova et des services municipaux, n'ont rien fait pour résoudre ce grand problème social. Notre maire, évidemment, montre qu'elle s'intéresse très fortement au destin des habitants qui seront licenciés, mais, en réalité, cela n'émeut personne », estime l'un des participants au conflit.

La politique de « Gazstroy » menace de la faillite encore une autre entreprise du réseau dans la région, l'entreprise Priob'trouboprovodstroy de la région de Bérézovski. A l'automne 2016, à la suite d'une première mesure de dépôt de bilan, l'entreprise avait suspendu la conclusion e nouveaux contrats avec « Gazstroy ». Reste par ailleurs l'épineux problème de l'échelonnement des paiements des travaux déjà effectués par les entreprises locales de gestion du réseau gazier.

« Actuellement, l'entreprise est l'objet d'une procédure de surveillance. La direction a déjà demandé un sursis quant à l'exécution de ses obligations. Début avril, une séance du tribunal arbitral d'Ougrie doit examiner la demande de « Priob'trouboprovodstroy» de bénéficier d'un report de la précédure de mise en demeure pour l'exécution de ses obligations », nous indique l'un des protagonistes du conflit.

Le dialogue entre le chef de la région et le manager sera une simple formalité pour le PDG de « Gazprom Transgaz Iougorsk », estime , non sans fondement, l'un des interlocuteurs de la « Pravda d'OurFO » qui se rappelle que « ..., en son temps, Piotr Sozonov avait essayé de régler lui-même la situation entre « Gazstroy » et les sous-traitants, mais , après s'être exprimé vertement à l'encontre des patrons de « Gazstroy », il avait dû présenter ses excuses à Norik Petrossyan, responsable effectif des projets de « Gazstroy » bien que n'étant pas officiellement lié à cette compagnie.

Rappelons-nous la confrontation publique entre les entreprises de distribution de gaz et les maîtres d'oeuvre de « Gazprom » il y a plus de trois ans. Alors, « Stroytransgaz », la compagnie de l'oligarque de la nouvelle vague, Guennadi Timtchenko, n'avait pas pu s'entendre sur les termes du contrat négocié avec les entreprises de la région autonome assurant traditionnellement l'entretien des principaux gazoducs de « Gazprom Transgaz Iougorsk ».

La négociation avait achoppé sur les « conditions abusives du contrat » L'une des raisons du conflit qui s'en était suivi était la diminution d'une année sur l'autre du taux de rémunération , ce qui avait littéralement plongé l'entreprise dans un endettement se comptant par millions ». Le résultat fut que les entreprises de service de gaz des quatre villes : Berezovski, Oktiabrskii, Beloiarsk et les régions de Sovietski, avaient été forcées d'arrêter le travail sur les chantiers des entreprises d'Etat, les employés avaient été mis en congés sans solde et les entreprises elles-mêmes s'étaient retrouvées en situation de pré-banqueroute.

D'ailleurs, moins de quatre ans plus tard, « Gazstroy », nouveau maître d'ouvrage en Ougrie, n'a visiblement contribué qu'à détériorer la situation. L'histoire du contrat de réfection du gazoduc de « Gazprom Transgaz Iougorsk » est parlante. Comme se le rappelle l'un de nos interlocuteurs , après la conclusion de l'accord avec « Gazstroy », à la mi 2015, le géant gazier avait émis un r un paiement de travaux à lde 200 millions de roubles.

- « Or, à cette date, « Gazstroy » n'avait pas effectué les travaux et les documents attestant de leur exécution avaient été probablement postdatés. De ce fait, début 2016, « Gazprom » avait intimé l'ordre à « Gaztroy » d'obtenir de la part de « Priob'trouboprovodstoy » et de« Iougorskremstroygaz » l'achèvement de ces travaux. Ce qui fut fait mais l'entrepreneur général avait entretemps utilisé les fonds reçus pour d'autres, disons, projets, » se rappelle l'un de nos contacts chez « Gazprom Transgaz Iougorsk ».

Au reste, aujourd'hui, les pourparlers continuent et, selon les autorités régionales, la situation est plus ou moins stabilisée dans plusieurs villes.

« Aujourd'hui, nous ne voyons pas de risques de tensions sociales à Igrima. Des collaborateurs licenciés de « Prioub'trouboprovodstroy » sont employés dans d'autres entreprises. S'agissant de la filiale de « Gazprom Transgaz Iougorsk », la question est en cours d'examen. Aujourd'hui, nous attendons des propositions du propriétaire de « Iougorskremstroygaz » pour sortir de la situation, qui se complique de plus en plus, et, ensuite, nous examinerons ses propositions concrètes. Avec cette entreprise, il faut discuter séparément car le problème revêt de multiples facettes. Bien entendu, le président de la région a l'intention d'informerégalement le directeur de « Gazprom », Alexei Miller, de la gravité de la situation »- résume l'un des interlocuteurs de « la Pravda UrFO », rencontré au siège du gouvernement de la région.

Pour l'instant, le conflit ne fait que s'aggraver alors que nous sommes vraisemblablement à un an des élections présidentielles, ce qui fait que même les responsables politiques les plus connus s'abstiennent de commenter la situation.

  • « Les raisons pour lesquelles « Gazprom » ne veille pas à la fois au sort des régions dans lesquelles il est préset et à la politique suivie par ses opérateurs. ne sont pas très claires. En fin de compte, les collaborateurs de Miller causeront beaucoup de problèmes (mais le contexte m'incite à proposer le texte suivant : auront singulièrement compliqué la tâche lorsque viendra le temps des décisions et il leur faudra à tous s'expliquer)., ensuite il reviendra à tous de s'expliquer. Quant à ce qui en ressortira, c'est à « Gazprom » de le pronostiquer »- s'est habilement esquivé l'un des responsables politiques les plus connus de Iougorst interrogé sur ce point..

Nous avons essayé de joindre tout au long de t la journée, le journal a essayé de joindre, mais en vain, le représentant officiel de « Gazstroy » en Ougrie.

La « Pravda UrFO » continue de suivre le développement des événements.

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[1] NdT: Equivalent de notre Pôle Emploi.

Auteur: Irina Neplioueva.

Traduit du russe par Sylvie Petrosso.

Source: " В Югре впервые банкротится структура «Газпрома» ".

Publié dans Pravda Urfo le 23 mars 2017.

Source Photo: Pravda Urfo.


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